Des églises et un WC
- Maya APRAHAMIAN
- 16 sept. 2024
- 2 min de lecture
Deuxième journée sur la Véloscénie. Au menu du jour : Maintenon, Chartres, Illiers-Combray, mais aussi quelques localités cachées comme Sandarville, Meréglise et Frazé.
La matinée commence en douceur. Jacques et Ghislaine, nos hôtes de la veille, sont deux personnages hauts en couleur. Jacques, un retraité passionné de pêche, passe ses journées à initier la jeunesse aux merveilles des rivières et étangs locaux ou à couper des frênes décimés par la chalarose. Quant à Ghislaine, c’est une lectrice insatiable et une cuisinière hors pair. Son petit-déjeuner... ah, parlons-en ! Brioche maison, yaourts crémeux, salade de fruits frais, pancakes dorés à souhait, le tout nappé de miel noisette ou caramel. Comme dirait mon homme : « C'est une tuerie ambulante ! »
Reboostés par un festin matinal, nous prenons la route. Jusqu'à Chartres, la piste est un véritable tapis de velours – parfait pour nos fidèles montures, Cubiton, Moustache, Scottie et Scotty. Elles piaffent d'impatience, sentant déjà l'appel des vitraux et du labyrinthe de la cathédrale de Chartres. On s'arrête bien sûr pour une pause contemplative. La cathédrale, ce bijou où seul Henri IV fut couronné, semble nous chuchoter des secrets d'antan. C’est un havre de paix, idéal pour digérer notre copieux petit-déjeuner et les anecdotes de nos hôtes de la veille.
Après Chartres, direction Illiers-Combray, où la journée prend une tournure encore plus savoureuse. Saviez-vous que la famille de Marcel Proust est originaire d’ici ? Et si la madeleine de Proust est connue, un détail local l'est presque plus... son célèbre WC ! Oui, oui, vous avez bien lu. Ce WC du 17ème siècle est si emblématique que les propriétaires successifs de la maison d’Adrien Proust, le père de Marcel, n’ont jamais osé le remplacer. On imagine bien les agents immobiliers de la région vendre ça comme un atout de charme : «Maison historique avec toilettes d’époque, vue imprenable sur les souvenirs littéraires». D’ailleurs, l’agence locale a un nom évocateur : «La Petite Commission». Ça ne s’invente pas ! Je n'ose imaginer le slogan pour vendre les biens locaux, de la m…. ??? Certes, non, j'adore les maisons à colombages et les toits de chaume locaux.
Après cette escale culturelle des plus... intestines, nous poursuivons notre aventure, visitant des églises par-ci, par-là, admirant des peintures murales sublimes à Meréglise, et découvrant de drôles de sièges-casiers à Frazé. Si vous n’aviez pas encore saisi, nous sommes en pleine France authentique, celle où chaque village recèle son lot de curiosités. Et franchement, le Perche - avec ses douces collines verdoyantes, son col de la Gris Peine à 240 mètres, ses vaches blanches - est bien plus agréable que les interminables champs autour de Chartres. Bien que nous ne regrettons pas d'avoir découvert à quoi ressemble un ingrédient essentiel des galettes, le sarrasin. Ou blé noir. Nous ne connaissions que la version délicieuse proposée par Goutzy, le triporteur crêpier d'Alexandre, papa de Petits Fils 1 et 2.
En arrivant ce soir à Thiron-Gardais, surprise : notre gîte est installé... dans le bâtiment de l'école du village. Très original ! Mais pour l’instant, après 80 kilomètres avalés, je sens surtout l’appel irrésistible du ventre. Hâte de déguster des spécialités percheronnes ou perchées au restaurant de l'Abbaye.
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