
Sully à Beaugency par Orléans
- Maya APRAHAMIAN

- 6 mai
- 2 min de lecture
Étape 2 de notre périple au bord de la Loire.
Réveil tonique : pas d’eau chaude. Tant pis, pas de shampoing, c’est déjà bien raide comme ça.
Le vent froid s’est calmé. Les genoux grincent un peu moins : le droit pour Monsieur, le gauche pour Madame. Merci le cocktail ibuprofène, gel Voltarène, huile essentielle d’hélichryse… et une bonne nuit de sommeil.
Les batteries rechargées à bloc, on file presque en volant sur la piste. Plusieurs changements de ponts, une signalétique parfaite. L’air est rempli de chants d’oiseaux, d’effluves de sureau et de robiniers – il y en a partout – et de pollens, aussi.
Première vraie halte à Jargeau, après une série de micropauses photos : la Loire, le vert, les oiseaux… Et puis un cimetière des espèces disparues du Loiret. Passée la surprise, le projet mené par une association locale donne à réfléchir.
Un peu plus de cyclistes sur la route. À Orléans, devant l’extraordinaire cathédrale parée pour les fêtes johanniques en l’honneur de la libération de la ville par Jeanne d’Arc, nous croisons un couple de cyclistes lituaniens en route pour Compostelle.
Les vitraux de Notre-Dame Sainte-Croix sont saisissants. Je ne sais plus où poser les yeux dans cette nef.
À Châteauneuf-sur-Loire, arrêt devant la stèle du Chastaing sur le circuit Maurice Genevoix. Ses mots sur la Loire transpercent :
«Je l'aime pour la beauté dont elle comble mes yeux, pour les courbes molles de ses rives, pour les grèves ardentes que le soleil fait trembler, les grèves mauves à l'ombre des osiers, les grèves bleues sous le clair de lune, pour la vive fraîcheur des courants qui dansent sur les galets roux, pour le mystère glauque des mouilles, et pour les ablettes d'argent qui sautent près des bateaux-lavoirs.» Un livre à lire d'urgence.
On sent qu’ici, la Loire est plus qu’un fleuve : c’est un souvenir d’enfance, une langue silencieuse que seuls les poètes savent traduire. Un moment suspendu entre nature et mémoire.
À Meung-sur-Loire, nous longeons le château, en partie peint en rouge. Nous ne le visitons pas, mais son nom évoque aussitôt François Villon, poète bien plus ancien, du 15ème, qui y fut brièvement emprisonné.
La route continue. Elle vole. J’ai l’impression d’avoir des ailes. On se dépasse mutuellement.
En fin d'après-midi, arrivée à Beaugency, après 85 kilomètres de pistes délicieuses. Une douche chaude j'espère, un plat simple, probablement un vin de Loire, et ce bonheur tranquille d’avoir pédalé au grand air, ensemble, toute la journée.







































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