top of page

Sevan et SMATABERD, modèle rando 2000 m

  • Photo du rédacteur: Maya APRAHAMIAN
    Maya APRAHAMIAN
  • 10 sept.
  • 4 min de lecture

J5


Oh mon dieu ….par quoi commencer ?

Quelle sublime journée à tout point de vue… et le terme n'est pas choisi au hasard.

Notre soirée à Dilijan fut fort sympathique. J'évoque rapidement la soupe choisie au dîner, au yaourt avec des mantis, des raviolis arméniens.

Et le lendemain, quel petit déjeuner de fou ! Tout maison, carrot cake, différentes spécialités sucrées dont je ne retiens pas le nom, confitures d'abricots, d'orange.

N'oubliez pas, le blog est également consacré aux papilles.


Bon démarrons le récit de cette cinquième journée.

Au lever, les Vosges d'ici sont encore dans les nuages.

Nous reprenons la route et après une montée, un tunnel et au bout, la lumière.

Non, nous ne sommes pas victimes de chauffards. Garen, notre guide-chauffeur maîtrise. Nous apercevons en effet un tout autre paysage, ensoleillé. Des steppes. Et après quelques kilomètres le deuxième plus grand lac d'altitude au monde, juste après le Titi Caca… le lac de Sevan culmine à 1937 mètres et recouvre 6-7% de la superficie d'Arménie. Naguère deux autres immenses lacs faisaient partie du territoire d' Arménie. Seul le lac de Sevan était d'eau douce. Impossible de me rappeler de tout, or pendant la période soviétique, ce lac a failli en voir des vertes et des pas mûres… même de disparaitre au profit d'un projet de culture de coton en Azerbaïdjan. Fort heureusement, les projets évoluèrent suite à la visite de Kroutchev à l'usine de brandy de Erevan - ne jamais dire cognac - laquelle profita aux Arméniens ! Ces derniers lui firent signer tout un tas de documents pour recevoir une belle dotation afin de réaménager le lac. Perspective peu glamour, il s'agissait de construire plusieurs usines. Redevenu lucide, Kroutchev s'offusqua du projet «idiot» mais renonça à faire marche arrière lorsqu'il appris le nom du signataire… Finalement l'ère soviétique se termina et l'argent ne coula plus.


Outre cet épisode soviétique et les péripéties de l'Histoire, le lac Sevan est un lieu apprécié par la population. Plusieurs superbes monastères anciens ponctuent ses rives. Nous visitons celui de Sevanavank. La vue sur le lac est sublime ! Un touriste russe nous demande d'être pris en photo non sans avoir évoqué Macron et Poutine.

Nous reprenons la route. Prochaine halte à Noratus, un cimetière séculaire de 17.000 M2 dont les premières croix tombales, les khatchkars, datent du 9ème et relatent la vie de certains notables. À noter, un khatchkar avec une croix et le Christ avec des traits mongols pour éviter la destruction par l'envahisseur. Il n' y en a que 4 croix de la sorte en Arménie. La représentation du Christ sur la Croix n' est pas habituelle dans les églises ici. Et lorsque représentation il y a, le Christ est vivant contrairement à ceux dans les églises catholiques.


Prochaine halte dans un village Nerkin Getashen. Une table d'hôtes près d'un ancien moulin. Quel régal ! Un horovats, barbecue au poisson du lac, du lavaret. Cette espèce non endémique a été introduite par les soviétiques. Depuis la première guerre du Haut Karabagh, la quantité de truites a considérablement baissé et le lavaret prend malheureusement des allures de conquérant. Ah homme, quand tu joues à l'apprenti sorcier.

Après le poisson, des baklavas - ces feuilletés aux noix et au miel - irrésistibles.

Le café, surj, est puissant. La cuillère tient presque debout. Bon d'accord j'exagère un peu.

Le petit ventre bien tendu, on repart. Heureusement que nous n'avons rien d'autre à faire que d'admirer le paysage qui s'étire. Des steppes, des montagnes pelées, une immensité fascinante.


Dans les steppes certains espaces sont incendiés pour régénérer la terre. Rien s'affolant mais la fumée reste impressionnante. Finalement on atteint le col de Sélim surplombant le caravansérail.

Une auberge du 14ème siècle construite par les arabes pour accueillir les commerçants sur la route de la soie.

Devant le grand bâtiment, une voiture que mon homme reconnaît. Le même commerçant qu'il y a 10 ans. Nous lui prenons une petite bouteille d'eau…. de vie d'abricots (siran en arménien) À peine 60 degrés paraît-il.


Bien équipés, nous rejoignons notre point de départ pour la randonnée du jour. Il est 15h, il fait très beau et chaud ! Malgré tout, nous sommes confiants. Notre nouveau guide de randonnée, Norik, est infiniment plus souriant et sympathique que celui de Dilijan. Et surtout patient avec moi. Sans parler du chemin ... plus adapté à une activité de randonnée. 400 mètres de dénivelé en lacets au lieu d'une montée raide de 20% au moins.

Nous atteignons l'ancienne forteresse de Smataberd - un nom qui me rappelle un article d'Ikea mais lié un ancien roi - culminant à près de 2000 mètres que des archéologues allemands restaurent peu à peu. Le panorama est sublime. Je sais, je me répète. Le Caucase s'offre à nous dans toute sa splendeur. Au mois de mai, toutes les montagnes sont verdoyantes et couvertes de fleurs ce qui me tenterait bien pour une prochaine fois.


Nous amorçons la descente une fois la forteresse examinée sous toutes ses coutures. Une heure plus tard, nous arrivons dans un hôtel superbe au minuscule village d'Ehghegis, flambant neuf avec un panorama de rêve.

Demain randonnée avec Norik toute la journée, je sens que je vais adorer le chemin de crête et les 200 mètres de dénivelé.

Gros coup de cœur pour cette région en tous les cas.



Commentaires


Post: Blog2 Post
bottom of page